A regarder de près les dangereuses inclinaisons que prend le monde, l’on serait en droit de se demander, si c’est l’histoire qui trouve un malin plaisir à se répéter dans ses épisodes les plus sordides, ou si c’est l’homo-sapiens qui porterait mal son nom. En sadomasochiste impénitent, le bimane prétendument doué d’une intelligence supérieure à celle de toutes les autres espèces, entretient pourtant, avec une déconcertante délectation, les causes de ses sempiternelles angoisses et de ses tragiques défaites.
En l’espace de neuf cents ans, c’est-à-dire entre les XIe et XXe siècles, l’humanité a provoqué maintes catastrophes. Guerres de religions, traite négrière, colonisation, guerres mondiales se sont succédées, juxtaposées, superposées et entrecroisées, menaçant à chaque fois de rayer pour jamais, toute trace de l’unique civilisation à exister dans le système solaire. La vue de routes défoncées, d'immeubles éventrés, la vue de cadavres gisant sans sépulture, de populations effarées fuyant la mitraille au sol et les bombardements aériens, ne suscite plus guère ni émotion, ni indignation, tellement cette vue est devenue habituelle, jusqu'à la banalité.
Car plutôt que de servir au bien-être et à la préservation de l’espèce humaine, la créativité rustique et le progrès scientifique favorisent au contraire, la mise au point de techniques et d’armes de destruction toujours plus massive. Il n’est pas jusqu’à la musique, pourtant censée adoucir les mœurs, qui ne serve à lancer des projectiles incendiaires. Sur la planète terre en voie de surpeuplement aux dires de certains, l’épée et le feu apparaissent comme étant les instruments les plus efficaces en matière de régulation de la croissance démographique. Ce qui, comme l'on peut s'en douter, fait les affaires des doctrinaires de l'accaparement et de la thésaurisation.
Devenue de nos jours une spéculation commerciale promue, vulgarisée et d’ailleurs largement subventionnée, cette boucherie humaine transnationalisée conquiert inlassablement de nouveaux débouchés, à mesure que se durcit la course aux ressources naturelles. Et bien que le monde chaque jour se rapproche un peu plus du seuil de sa néantisation, pratiquement rien ne semble en mesure de dissuader l’homo-doloris que nous sommes devenus, d’encore et toujours exacerber ses pulsions suicidaires. Rien pour le convaincre de prendre le virage à 180°, aux fins de s’éloigner du gouffre, pour le salut de la race humaine.
Un certain esprit pragmatique empreint de sagesse séculaire pourrait rétorquer, fort à propos d'ailleurs, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Certes qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mais tirant leçons des drames du passé, les générations contemporaines devraient se mettre en capacité de briser le cercle infernal de nos interminables tragédies. Pour sa propre pérennité, l’humanité devrait se débarrasser de ce fatalisme incapacitant et destructeur, qui lui fait œuvrer à sa propre perte.
Encore faudrait-il prendre conscience de l’urgence critique de mettre un terme définitif aux desseins eschatologiques des propagandistes de l’ignorance, eux qui ambitionnent d’envoyer des hordes de jeunes barbares, balayer tout ce qui symbolise la fierté de notre civilisation. Sur ces entrefaites, pourquoi ne pas faire œuvre de salubrité publique en mettant hors d’état de nuire, les actionnaires des nouveaux conglomérats criminels internationaux, qui tuent et désolent sous le prétexte de l’émancipation des peuples ? Plus que jamais, il est temps de neutraliser les prosélytes des nouvelles féodalités idéologiques, fondées sur la falsification des subjectivités confessionnelles et culturelles, et porteuses qu’elles sont de messages ostracisants ou suprématistes, qui poussent à la désagrégation de nos sociétés.
Pour revenir à notre passé, de mille et une manières l’Histoire humaine, par le truchement de ses péripéties les plus sombres, les plus douloureuses aussi, continue de nous mettre en garde contre l’inculture de la jeunesse, les manigances des cercles d’influence, et les étranges mutismes des objecteurs de conscience. Autant d’éléments précurseurs qui tous ensemble préparent aujourd’hui, le terreau des holocaustes de demain !
Capitaine de Vaisseau
ATONFACK GUEMO
Chef de Division de la Communication - MINDEF
Derniers commentaires
06.12 | 17:52
Initiative à encourager. Merci et bravo aux promoteurs du mouvement 👏👏
03.12 | 09:31
Buenas tardes, encantado de saludarte. Soy Jose
Quería escribirte porque me ha parecido interesante comentar contigo la posibilidad de que tu negocio aparezca cada mes en periódicos digitales como not
30.11 | 11:53
Bonjour Mme et toutes mes félicitations,
Je suis à Douala, je suis à la recherche de votre tisane. Avez-vous une représentation à Douala. Sinon comment faire pour avoir régulièrement votre produit.
28.11 | 21:45
Vive la folie de la littérature