Les événements qui surviennent ailleurs nous interpellent vraiment, mais de diverses manières et pour diverses raisons. Trop souvent, il faut regarder ce qui se passe ailleurs pour mieux apprécier sa situation, prendre conscience de la réalité de sa condition et même de l’organisation explicite ou implicite de son destin. Nos compatriotes ont seulement vu les images du drame tchadien avec des manifestants tués à bout portant par les forces de défense et de sécurité. Tous se sont arrêtés là, sans autre observations ni enseignements. Et pourtant !
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Qui se souvient encore vraiment des discours qui étaient déversés dans l’opinion avec ostentation et délectation ? Qui pense encore aux mots d’ordre et aux incantations des seigneurs des pamphlets annonciateurs des orages sombres ? On va pendre Etoudi ; On va chasser Biya ; vous allez lire l’heure ; le RDPC c’est fini ; le 22 septembre 2020 sera le vrai jour de l’indépendance…etc
Outre les discours, des listes de membres du gouvernement qui s’installera dans le pays au soir du 22 après qu’on aura chassé Paul Biya circulaient. Certains accouraient des quatre coins du pays pour négocier leur poste, tantôt de DG d’une société publique, tantôt d’ambassadeur. Partout on préparait la fête du grand soir de la victoire. La diaspora n’était pas en reste. La frénésie avait gagné certains gens qui ont échoué toute leur vie, et s’animaient en espérant être récompensés logiquement par le nouveau pouvoir. Le culot des égarés avait atteint des sommets. Ils se permettaient de menacer les forces de sécurité, leur promettant tantôt l’enfer s’ils osaient gêner leur projet funeste, et des récompenses s’ils leur obéissaient.
Personnellement, je recevais des dizaines d’appels, demandant la conduite à tenir : fuir ; quitter le pays ou la capitale ? Les plus avisés comprenaient la blague et se calmaient, et d’autres repartaient avec leurs fantasmes comme une maladie incurable de drogués. De petits voyous et des rêveurs irréalistes et inconscients, avaient donc relativement réussi à mettre le pays sous tension. Sauf que rira bien qui rira le dernier, comme dit l’adage populaire.
Je me souviens de ma rencontre avec le Haut-commissaire du Canada avec une délégation du MPDR. Lorsque ce dernier évoqua les événements, la marche avortée du 22 septembre en insistant sur la dureté de la répression, ma réponse fut très simple : Excellence monsieur l’ambassadeur, combien de morts avez-vous enregistrés ? Et lui de réagir : c’est vrai que nous n’avons reçu aucune information dans ce sens. Et moi de renchérir : Excellence, dans combien de pays du monde, pouvez-vous observer une telle maîtrise des pouvoirs publics, des forces de sécurité, face à des vandales qui annoncent le renversement des institutions et l’éviction du chef de l’Etat à partir d’une manifestation de rue programmée ? Silence !
Au soir de ce fameux 22 septembre, effectivement le bilan affichait quelques huit cent interpellations à travers le pays, dont les deux tiers environ seront libérés dès le jour suivant ou dans la même semaine, mais aucun mort. Voilà toute la différence avec le Tchad. Les instructions du chef de l’Etat étaient claires et avaient été méticuleusement répercutées lors des nombreuses réunions de coordination sécuritaires autour du SG/PR et du MINDEF. Tout mettre en œuvre pour contenir la manifestation, assurer la protection des personnes et des biens. Eviter l’usage des armes dans tous les cas, et éviter de faire des victimes, pas de bavure ou de dérapage.Au soir du 22 septembre 2020, les forces de défense et de sécurité du Cameroun, sortaient grandies, fières et félicitées. Elles avaient fait le bon boulot et montré au monde, au corps diplomatique, qu’elles sont professionnelles, très loin des erreurs de 2008.Chacun est libre d’apprécier, mais ici aussi, la vérité s’impose./.
SHANDA TONME
Derniers commentaires
06.12 | 17:52
Initiative à encourager. Merci et bravo aux promoteurs du mouvement 👏👏
03.12 | 09:31
Buenas tardes, encantado de saludarte. Soy Jose
Quería escribirte porque me ha parecido interesante comentar contigo la posibilidad de que tu negocio aparezca cada mes en periódicos digitales como not
30.11 | 11:53
Bonjour Mme et toutes mes félicitations,
Je suis à Douala, je suis à la recherche de votre tisane. Avez-vous une représentation à Douala. Sinon comment faire pour avoir régulièrement votre produit.
28.11 | 21:45
Vive la folie de la littérature