Cameroun - Honneur et Fidélité : Armée camerounaise : gestion professionnelle des conflictualités de prédation
Un regard analytique sur la gestion des conflits de prédation qui secouent actuellement les régions administratives de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, nous apprend qu’à l’irruption de chacun d’entre ceux-ci, l’Etat du Cameroun a pris un ensemble de dispositions dédiées à la sauvegarde du territoire national, la protection des personnes et des biens, ce en conformité avec sa mission première. Le resserrement du maillage sécuritaire dans les zones affectées se sera particulièrement concentré autour des édifices publics, les installations sensibles, des infrastructures d’une importance avérée, ainsi que des axes routiers.
Cette prise de responsabilités va provoquer un tintamarre de protestations, des voix rivalisant de superlatifs pour dénoncer la militarisation des régions concernées, sans cependant se montrer capables de révéler le volume des personnels déployés, ni même l’effectif d’un bataillon. D’autres voix iront jusqu’à préconiser le retrait des forces de maintien de l’ordre, présentées pour être des forces d’occupation. Le dessein en arrière-plan de cet angélisme débordant, étant de parvenir à l’instauration de facto, d’une zone de non-droit dans laquelle les populations seraient livrées aux assauts des hordes de sanguinaires déchaînés. La mesure gouvernementale de sécurisation des régions en proie aux troubles sécuritaires, trouvera pourtant un écho favorable auprès d’institutions internationales en charge du respect des droits de l’homme, à l’instar d’Amnesty International, dont on ne peut pas dire qu’elle porte le Cameroun dans son cœur.
Madame Samira Daoud, sa directrice régionale par intérim pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, déclarait le mercredi 11 décembre 2019, que, je cite, « Les autorités camerounaises doivent de toute urgence renforcer leur protection dans les zones affectées, et ceci dans le respect des droits humains et du droit international humanitaire ». Fin de citation. Comme quoi, ce qui pour d’aucuns paraissait excessif, semblerait plutôt insuffisant pour d’autres. Dans le train des mesures édictées pour la circonstance, et au regard de l’ambition manifeste des terroristes d’en interdire le fonctionnement, les établissements scolaires vont eux-aussi bénéficier du déploiement d’un cordon sécuritaire. Bien qu’opportune et salutaire à tous égards, l’initiative gouvernementale va pourtant cristalliser l’hostilité de curieux experts polémologues et stratégistes, lesquels, par cécité stratégique, indécrottable malveillance, ou pure naïveté, vont estimer que cela ferait de ces écoles des cibles militaires qu’il deviendrait dès lors légitime d’attaquer.
L'armée au coeur de la nation
Un encouragement à peine voilé aux obscurantistes qui ne se feront pas prier pour mettre l’école à feu et à sang. Les tragédies anciennement et récemment survenues dans les écoles du Nord-Ouest et du Sud-Ouest l’attestent. Mais alors qu’ils en auront fait l’objet de toutes leurs attaques diffamatoires, voici que ces mêmes experts pourfendeurs, comme soudainement touchés par la grâce, conseillent de manière on ne peut plus péremptoire, aux pouvoirs publics de procéder à la décimation des espèces végétales, via le déversement de substances chimiques défoliantes sur les forêts du Nord-Ouest ou du Sud-Ouest, dans l’optique d’en débusquer les terroristes. Un revirement brutal qui ne manque pas de susciter la méfiance. A l’examen en effet, ce raisonnement aux apparences anodines, cache pourtant un redoutable piège, car il s’agit ni plus ni moins, de répondre au terrorisme homicidaire des hors-la-loi, par un terrorisme environnemental étatique, tout aussi mortel pour l’homme et la faune.
L’on se souvient certainement qu’en Asie du Sud-Est, le défoliant appelé agent orange déversé massivement il y a plus d’un demi-siècle, fait encore à ce jour de nombreuses victimes, des enfants continuant de naître avec des malformations multiples dues à la présence dans le sol, l’air, et l’eau, de ce dangereux produit. Pour un Etat comme celui du Cameroun respectueux de sa mission nationale et de ses engagements internationaux, la seule idée de devoir détruire ses forêts, empoisonner des sols et des cours d’eau, donc d’affecter durablement la santé de générations de camerounais, est totalement irrecevable. Bien entendu, tant que la sérénité des populations et la paix du pays seront mis à mal par l’ennemi, nos pouvoirs publics n’auront de cesse de réfléchir aux mesures les plus adaptées pour mettre un terme définitif aux perturbations. Des mesures qui toutefois, seront respectueuses autant de la vie humaine que de la nature.
Nos Forces de Défense et de Sécurité s’acquitteront de ce noble devoir, avec professionnalisme et humanité. Point ne sera question de zone grise en territoire camerounais, ni d’emploi excessif de la force, encore moins de terre brûlée. Mais bien qu’ils en tirent encore quelque profit, les partisans de l’activité terroriste au Cameroun devraient constamment avoir en mémoire, qu’en plus de la cruauté, l’ingratitude est le principal trait de caractère du terrorisme. De la même manière qu’un dragon, cette bête immonde ne s’embarrasse ni d’égards empressés, encore moins de charitables souvenances envers son géniteur ou son protecteur. Dans l’espoir d’assouvir son insatiable soif de sang, toujours il finit par dévorer l’un et l’autre. Conseil gratuit, à toutes fins utiles !
Capitaine de Frégate Cyrille Serge ATONFACK GUEMO
Chef de Division de la Communication / MINDEF
Odile Pahai
17 novembre 2020
Derniers commentaires
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