Récemment primé en Europe, l’artiste danseur, performeur Zora Snake, espère partager son expérience avec son public à travers ses différentes représentations et s’implique simultanément dans l’univers de la création avec son Festival Modaperf (Mouvements, Danse, Performance). La rédaction de Récap Infos est allée à sa rencontre

 Que ressentez-vous après avoir reçu cette nouvelle distinction ?

Zora Snake : Je me sens challengé par le travail. Certes le prix reste une reconnaissance et récompense dû au fruit d'un long travail. C'est une fierté pour les jeunes et les camerounais travailleurs, c'est un bonheur pour la République que je nomme la rue. Donc, je dédie ce prix à toutes les personnes qui se battent dans la rue, qui luttent pour survivre et espérer atteindre leurs objectifs et réaliser leur projet. Pour la paix du Nord-Ouest et du Sud-ouest, pour un regard considérable à l'endroit de nos politiques. Parce que la vie d'un artiste ce n'est pas du pain au fromage, c'est du caillou, du fer à retordre. C'est flatteur et beau de remporter un prix, mais le plus dur c'est de maintenir. C'est de continuer à travailler même si chez nous au Cameroun, on ne nous reconnaît pas, l'ailleurs est prêt à nous décorer, alors travaillons dure et encore plus...pour le reste à venir. C’est ma devise. Je souhaite que ce prix soit un acte politique.

Quels est le prochain projet de Zora Snake ?

Zora Nsake : Zora Snake a pour défis de réaliser bon nombre de projets. Bien qu'en ce moment, il collabore avec le Chorégraphe Serge aimé Coulibaly dans une de ses créations actuelles, qui sera en tournée dans le monde pour 2 ans. Zora Snake est fondateur de l'association artistique la compagnie Zora Snake, le festival international Modaperf au Cameroun et auteur de plusieurs œuvres Chorégraphiques, reconnues dans le monde.

Son tout dernier projet après « Transfrontalier », qui est attendu en 2020-2021 en Hollande, Belgique, France...etc s'intitule : " le départ ". J’ai récemment été lauréat du « Burden of Memory » du Goethe Institut Kamerun avec " Les masques Tombent", où je collaborerais avec un artiste Togolais en Janvier 2021 à Lomé, puis à Paris et à Dschang. En dehors de tous ses projets, Zora Snake est attendu au Conservatoire royal de Liège pour animer un workshop du 30 Octobre au 6 Novembre 2020, avec une vingtaine de comédien en Master à L’Esact, et je suis également attendu aux Burkina Faso pour les récréâtrales 2020. Je suis en pleine organisation de la 4ème édition du festival Modaperf qui se tiendra dans les 3 villes du Cameroun, puis est attendu à L’opéra de Dijon en France pour une création au Centre Pompidou à Paris pour une Performance artistique.

 Comment s’annonce le prochain festival Modaperf au Cameroun ?

Zora Snake : La 4ème édition du festival international Modaperf s'annonce plutôt bien, malgré les péripéties de la Covid-19, nous sommes dans l'obligation de respecter les mesures de sécurité et adapter le festival dans une situation de crise sanitaire. Par la suite, mettre l'accent à la création locale et tisser un lien fort, de solidarité et de sensibilité avec nos populations et nos quartiers dans les 3 villes (Douala, Dschang et Yaoundé).

L'équipe se prépare pour affronter la 4eme édition, pour boxer la situation. Les innovations pour cette nouvelle édition est dans un 1er temps, la mise sur pieds du projet espo-culture, de la fabrique des nouvelles formes d'esthétique artistiques dans nos espaces réels du Cameroun, la liberté de la parole à la création locale, l'intégration de nos populations et quartiers dans nos activités artistiques. Permettre aux artistes locaux de partager leur expérience depuis trois ans d'existence du festival avec des collaborations entre artistes internationaux et nationaux.

Nous mettre tous, avec nos populations, dans cette réalité commune de 2020. Vaincre nos peurs et tenir le présent. Dans un second temps, continuer le projet de collaboration entre le festival Nyegue Nyegue en Ouganda, le festival Modaperf au Cameroun, le Tak theater Aufbau Kreuzberg de Berlin et Danse Faso théâtre/ Ankata au Burkina-Faso... Le festival sera filmé dans toute son entièreté, pour le visuel et les rencontres professionnelles à l'international. En vue de préparer les 5 ans du festival encore plus grand !

Odile Pahai